Lost in translation
Bob Harris, acteur américain sur le
déclin, est venu tourner une publicité pour un whisky japonais. 50 ans, marié,
il semble déconnecté de sa famille au point d’oublier l’anniversaire de sa
fille et d’ignorer les fax que lui envoie sa femme pour choisir leurs meubles
ou leur moquette…
Charlotte, une trentaine d’années, jeune
universitaire diplômée, est mariée depuis deux ans à un photographe qu'elle a
suivi à Tokyo pour un reportage. Ce dernier semble s'intéresser davantage à son
travail qu'à sa femme et celle-ci déprime tous les jours en attendant son
retour.
Les deux personnages vivent
provisoirement dans un luxueux hôtel de Tokyo où leur insomnie respective les
fait se rencontrer au hasard de leur errance dans les couloirs. Perdus dans un univers où tout leur semble étranger, une
étrange relation va se nouer entre le comédien d’âge mur et la jeune femme…
La première scène du
film éclaire tout de suite la situation et lance le thème autour duquel tout le
film va tourner : du
haut de son hôtel de luxe, Bob se réveille. Une ville l’entoure. Il la contemple,
mais ne voit rien. Il est ailleurs, détaché de tout, incapable de s'intégrer à
la réalité qui l'entoure, incapable également de dormir à cause du décalage
horaire. Partout, des inscriptions qu'il ne comprend pas, des gens qui parlent
mais dont les mots ne veulent rien dire à ses oreilles…
J’attendais d’être installée et
intégrée, bref de me sentir bien à Tokyo pour voir ce film. J’ai bien fait, car
j’ai pu en le regardant me retrouver (mais pas complètement quand même !!!
je n’en étais pas à ce point :-), retrouver les sensations que j’ai
moi aussi éprouvées en arrivant ici même si le contexte et la situation étaient
différents. Bref, j’ai pu sourire de beaucoup de choses, de beaucoup de détails…et
je pense que j’en ai d’autant plus apprécié ce film, parce qu’à mon avis on ne
peut vraiment se mettre à la place des acteurs et se plonger dans l’histoire,
au moins au début, que si on a soi-même vécu une situation semblable, que ce
soit à Tokyo ou ailleurs….cela donne encore une autre dimension à l’histoire
car on la vit plus « pleinement ».
Quoi qu’il en soit, je recommande
vraiment à tous ceux qui ne l’ont pas encore vus d’essayer…même si vous n’aimez
pas les films lents, croyez-moi, celui-ci est un « faux lent »..il
cache beaucoup plus en substance qu’il n’y paraît.