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Chouchou au Japon
18 août 2006

La sieste assassinée

Après avoir lu le premier livre de Philippe Delerm, j'y ai pris goût et demandé à Noël de me prêter d'autres ouvrages du même auteur...Je viens de terminer La sieste assassinée et j'y ai pris autant plaisir que pour La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.

Encore une fois l'auteur prend plaisir à énumérer des moments simples et quotidiens de la vie de tout un chacun, que ce soit la sortie des pmubelles, la baguette de pain, le bistrot lyonnais...

Mais mon passage préféré est resté celui sur 'Donner sa place dans le métro',
Alors on va s'asseoir. Il y a des places libres, dans ces mini-compartiments trop étroits où sont distillées les places assises.L'opération se fait sans cérémonie, sans bonjour, sans merci, mais avec un resserrement des jambes, un tassement des fesses déjà installées qui manifestent à la fois leur accepattion et un vague reproche - à cause de vous, c'en est fini du vrai confort.
[...]

Puis tout à coup, le cataclysme: on est à Saint-Lazare. La montée des assaillants est des plus vigoureuses. [...] On se félicite d'être épargné: le club des assis doit rester sans souci. [...]Quelque part au dessus de soi, on sait bien qu'il doit y avoir un menaçant message : "les places assises sont réservées par priorité..."...Certes, les mutilés de guerre et les aveugles civils ne semblent pas légion, mais difficile de rester aussi affirmatif quant aux femmes enceintes et aux personnes âgées...Il eût fallu se lever tout de suite. Que pourra bien valoir une générosité tardive, légèrement honteuse, irrémédiablement différée? C'est pourtant celle que l'on finira par offrir dans le vague, sans oser en désigner le bénéificiaire. On le sent bien en se levant, en écrasant maladroitement les pieds des compressés debout: c'est un acte de mauvais aloi, qui ne donne pas même bonne conscience. A la place que vous avez libérée, personne ne s'assiéra d'abord. On attendra pour s'y glisser de ne plus sembler dépendre de votre fausse bonne action. Vivement la prochaine, c'est là qu'on descend.

Encore un recueil de pensées à lire en toute tranquilité, avec aisance et qui laisse le sourire aux lèvres...

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